Alors que je suis assis pour écrire cet article, nous sommes tous en état de choc à cause des récentes atrocités qui se sont déroulées en Belgique et à Paris récement.
A chaque fois que je me connecte sur Facebook, je vois un nouvel ami ou collègue qui vient de se signalé en sécurité (https://www.facebook.com/help/695378390556779) afin de dire au monde qu’il va bien.

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J’ai commencé à m’impliquer dans le monde des logiciels libres et gratuits car je voulais aider à faire du monde un meilleur endroit. Pour m’assurer que tout le monde, peu importe le niveau d’éducation, de richesse ou de capacité technique, puisse tirer pleinement avantage des nouvelles technologies du World Wide Web.

Dans le monde où nous vivons, les progrès sont trop souvent limités à ceux qui vivent, par accident de naissance, dans un pays de privilèges. Le web a cette faculté d’être un facilitateur de mixité sociale, il aide à uniformiser les règles du jeu et réduit les inégalités. J’ai alors souhaité, et je le souhaite toujours aujourd’hui, réaliser ma part de travail afin d’assurer l’égalité des chances pour tout le monde sur le web. Cela ne représente qu’une toute petite partie du monde, mais c’est dans cette partie que je sens que je peux agir et avoir un impact.

Je me souviens d’une des premières grande catastrophe humaine de l’ère d’Internet – l’ouragan Katrina (https://en.wikipedia.org/wiki/Hurricane_Katrina) qui a frappé il y a 10 ans, le 29 août 2005 – le même mois que la naissance de Joomla!. Il était difficile d’imaginer la dévastation qu’a causé Katrina avec 1 245 morts, plus d’un million des personnes déplacées et 80% de la ville de La Nouvelle-Orléans submergés.

Aujourd’hui, en 2016, Facebook aurait activé son système Safety Check et Google aurait publié son propre système d’alerte publique (https://support.google.com/publicalerts/?hl=en#1753666 ) et nous aurions rapidement été informé(e)s si nos amis et familles étaient en sécurité. En 2005, il n’y avait pas de tel système. Tout le monde ne possédait pas de téléphone mobile – sans parler d’un mobile avec envoi d’email et connexion web. Twitter n’avait pas été inventé, Facebook était encore un réseau pour les amis et collègues américains et Google était seulement un moteur de recherche.

Le premier septembre 2005, à 15:02, un pasteur d’une église locale, Jay Dearman, a posté un appel (http://forum.joomla.org/viewtopic.php?f=48&t=3045#p23693) demandant de l’aide.
Il souhaitait désespérément fournir un lieu pour les survivants et les personnes déplacées en enregistrant leur nom pour que les membres de chaque famille puissent se retrouver et assurer qu’ils étaient sains et saufs.

Seulement 22 minutes plus tard, cet appel a reçu une réponse venant de Suisse par Peter Koch, et 8 heures après, la première fonctionnalité était déjà en ligne et utilisée.

Au cours de la semaine qui a suivie, plusieurs bénévoles se sont engagés, et «Katrina Evacuee Help Center» a été mis en ligne sur http://www.disastersearch.org (le site n’est aujourd’hui plus en ligne, mais vous pouvez voir l’archive ici : https://web.archive.org/web/20050917163710/http://www.disastersearch.org/). Au cours des mois qui ont suivi, les données d’un demi million de personnes ont été enregistrées sur le site. Cela a permis d’aider les familles et amis à se réunir, à trouver un abris, un emploi et, malheureusement, cela a aussi permis d’enregistrer l’emplacement des personnes décédées.

Des développeurs de sites web, des designers, des rédacteurs et des traducteurs, dont la majorité sans aucune connexion directe avec quiconque présent dans la zone sinistrée, se sont réunis pour réaliser le site web. D’autres site web ont été créés, mais ils ont tous pris leurs données sur le site Disaster Search qui comportait une API SOAP écrite spécialement.

Cela a peut-être été la première fois qu’une opération 100% volontaire et basées sur une communauté a démontré la puissance du World Wide Web et de la communauté Open Source. C’était un groupe de personnes qui ont vu un besoin, ont réalisé qu’ils avaient des compétences à offrir et qui ont donné de leur temps libre pour travailler ensemble pour le plus grand bien.

Alors que je suis assis ici à écrire cet article et à penser à la fois aux atrocités commises en Belgique et en France et à la plus grande migration de réfugiés en Europe vue dans ma vie, je ne peux que me demander s’il y a quelque chose de plus que je pourrais faire aujourd’hui. Le projet de recherche en cas de catastrophe a montré qu’il n’y a pas besoin de beaucoup de gens pour qu’il y ait un impact important – il y a juste besoin d’une bonne idée et d’un peu de temps.

Peut-on se réunir à nouveau en tant que communauté mondiale et utiliser nos compétences pour être quelque chose de plus. Je ne veux pas rester ici et dire à quiconque ce qu’il pourrait ou devrait faire, mais la prochaine fois que vous serez accompagné(e)s d’amis Joomla! (au JoomlaDay France ou lors du JandBeyound) et que vous prenez le temps de boire un verre de vin ou un café pourquoi ne pas réfléchir à en faire encore plus. Peut-être créer un site sur lequel les gens pourraient faire découvrir les coutumes locales aux nouveaux arrivants. Peut-être un site web sur lequel les gens de toutes les religions et cultures pourraient partager et expliquer leurs pratiques et traditions. Ce ne sont que des idées, il y a tellement de choses que nous pouvons faire pour rendre le monde dans lequel nous vivons un meilleur endroit.

Ensemble, nous avons les compétences et les connaissances pour utiliser le web pour ce qu’il est de mieux – mettre en relation les gens et le partage de connaissances. C’est grâce à cela que nous pouvons éliminer l’ignorance du monde, et lorsque vous supprimez l’ignorance vous commencez à éliminer l’intolérance et la haine.

Faire quelque chose pour les autres est un honneur et un privilège, non un fardeau.

Note : La version originale de l'article, en anglais, est diponibe sur le site de Brian.

À propos de l'auteur

brian teeman
Brian Teeman

Co-fondateur de Joomla!, Brian présente des conférences lors d'évènements Joomla! et Open Source aux quatre coins du monde.