Fin Avril 2016, l’AFUJ (Association Francophone des Utilisateurs de Joomla!®) organise son évènement annuel : le JoomlaDay France [NDLR Cinnk magazine est partenaire de presse de cet évènement].   C’est avec une hâte indicible que les aficionados de Joomla! attendent cet évènement où la communauté se retrouve autour de conférences et, aussi et surtout, où les amitiés virtuelles d’une année entière trouve le temps d’un week-end le point d’orgue : voir l’autre, discuter, prendre un verre et passer un moment hors du temps.

Du côté de WordCamp Paris

Benjamin Esham - Flickr

Depuis que je me suis rendu à Lyon en 2011, il est devenu évident que jamais plus je ne raterais un JDay France et 2016 sera donc ma sixième participation, à Paris cette année, le samedi 30 avril.  Vous trouverez toutes les informations sur le site dévolu à cette fin : joomladay.fr

WordCamp 2016 ParisDans l’attente du JDay France, j’ai eu l’opportunité cette année de me rendre « Du côté de chez Swann », pardon, de WordCamp qui est l’équivalent du JDay : une rencontre sur deux jours des utilisateurs francophones de WordPress.   Je m’y étais rendu pour diverses raisons dont la curiosité mais aussi l’idée de faire connaissance avec cette communauté et de voir si mon logiciel de sécurité / nettoyage pouvait y trouver un terreau.

Et un constat s’imposait tout de suite : c’est une communauté forte (près de 500 personnes s’y étaient rendues) et vivante.   En fait, je ne me suis pas du tout senti dépaysé.   C’était un, oserais-je la comparaison ?, un JoomlaDay où l’on avait changé le logo et où les participants disaient « double-V P » et non pas « Joomla ».   C’était un JDay mais avec un autre branding.

Clin d’œil : vous savez comment on reconnaît un belge à un WordCamp ?  C’est le seul mec qui dit « OuéP ».  Cramoisi mon gars ! Toi, t’es du pays des frites.

Oui, tout me faisait penser à nos évènements J!FR avec certes des différences mais pas si notables que cela.  

Communauté vivante disais-je avec 500 participants, avec une très chouette équipe de bénévoles pour l’organisation, avec un accueil petit-déjeuner, des conférences avec des temps de pause, déjeuner, à nouveau des conférences, un repas le vendredi soir (sur une péniche) et on recommence le lendemain.   Oui, je ne me suis pas senti dépaysé mais, quand même, un truc me rappelait que j’étais un « petit nouveau » : je ne connaissais personne (enfin, c’est ce que je croyais à tort).  

WordCamp 2016 Paris - Pause déjeunerQue fait-on quand on arrive dans une salle où il y a déjà deux cent personnes, où il y a déjà certain petits groupes et que l’on est venu seul ?   On va se chercher un café et puis ?   Ben, on se met quelque part, on sirote gentiment le précieux breuvage, surtout en garder pour avoir de la contenance et on attend que le temps passe…  On attend, on regarde ici et là sans trop s’attarder, histoire de ne pas donner l’impression d’être perdu, de chercher le contact comme un pauvre hère.  On attend…  On fait mouvement de tête à quelqu’un qui semble être aussi désespéré que nous et … on attend encore.   Je force le trait mais, oui, je me suis dit « Oh mon Dieu, est-ce que quelqu’un qui vient à un JDay pour la première fois se retrouve aussi dans la même situation que moi en cet instant ? »     Bien évidemment, il ne faut pas longtemps pour créer le contact, pour aller vers l’autre et se présenter et passer ainsi de groupes en groupes.   Oui mais cela demande du courage (prendre le risque de déranger, de n’avoir rien à se dire, …) et puis, au bout de huit heures de cet « effort », oui je dois avouer que c’est un peu fatiguant.    Pas le fait de rencontrer mais de se forcer à aller vers l’autre alors que ce n’est pas comme ça « dans la vraie vie » où tout un chacun est plus réservé.  

Je profite donc de cet article commandé par CINNK magazine pour inviter tous les anciens, tous les habitués, membres du comité d’organisation du JDay ou pas, tous les modérateurs et, au final, tout le monde à faciliter ces contacts lors des prochains JoomlaDay.   A ne pas laisser « un petit nouveau » seul dans son coin et de l’obliger à faire l’effort mais bien que chacun aille vers les autres et que le JDay soit un moment d’incomparable convivialité.   D’ores et déjà, merci à tous !

Et si on en revenait à l’évènement ?

Le WordCamp s’est tenu au pied de la Tour Eiffel, au CAP 15, quai de Grenelle.   L’organisation des deux jours (Vendredi et Samedi) était architecturé autour de deux grandes salles de conférences : après une séance plénière, soit on optait pour la salle 1 ou soit pour la salle 2.    Contrairement à un JDay, il n’y a donc pas « plusieurs » conférences en parallèle mais juste deux avec deux thématiques assez fortement marquées : salle 1 pour ce qui était « générique », plus accessible et salle 2 pour les utilisateurs plus avancés voire, plutôt, pour les développeurs.    Par la force des choses, c’est dans cette salle-là que je me rendais le plus.   Le programme est toujours accessible sur le site officiel ; voir lien au bas de cet article.

Organisation

Comme mentionné, il y a clairement deux groupes visés, les développeurs et les autres (débutants, graphistes, …) se sentant moins à l’aise dans le code.

Contrairement à un JDay où les sessions durent généralement une heure, ici, il y a des sessions d’une demi-heure et, et c’est une grosse différence je trouve, l’orateur n’est pas seul face aux participants : quelqu’un de l’organisation est là pour introduire la conférence, présenter l’orateur, lui donner son temps de parole (‘Hey, pssst, encore deux minutes…’) mais, surtout animer la session de questions/réponses qui prévues et dont la durée est d’au moins quinze minutes. Quinze minutes durant lesquelles deux ou trois personnes de l’organisation parcourent la salle et donne le micro à qui veut poser sa question.  Je trouve que c’est une excellente chose, vraiment et je compte bien m’en inspirer à l’avenir pour mes propres conférences : ne pas oublier de prendre le temps des questions / réponses. Je suis convaincu que cela donne un poids plus fort à la conférence et permets de revenir sur un sujet pour l’approfondir ou remercier la salle d’avoir souligné un quelconque oubli.

WordCamp Paris 2016 - Le bar des ExpertsDurant toute la durée des conférences, il y a une « troisième » pièce où les précédents conférenciers peuvent être retrouvés.  Le « bar des Experts » ou quelque chose du genre ; je ne sais plus le nom qui avait été donné à cette pièce.  Comme son nom le laisse entendre, on pouvait s’y retrouver pour discuter business, il y avait une longue table et des web agencies, des professionnels, les conférenciers pouvaient discuter avec des futurs clients, des participants, … et créer un lien de manière plus efficace qu’entre deux portes.

Rapide retour de quelques conférences auxquelles j’ai pris part

 « Vivre d’une extension ?  L’exemple de WP Rocket » de Jonathan Buttigeig.

L’une des meilleures conférences du jour.   Le conférencier est l’un des développeurs du plugin WP Rocket, co-fondateur de WP Media, et il y expliquait, en totale transparence, comment lui et quelques amis ont créés le plugin et comment ils l’ont fait croître pour, aujourd’hui, en vivre et en tirer de quoi engager des salariés.

Jonathan prodiguait des conseils basés sur son expérience (« nous avons fait ceci, cela n’a pas fonctionné ; faites-cela, vous verrez, c’est nettement mieux »).

Ainsi, j’ai noté qu’ils avaient une politique d’accompagnement sur leur site : mettre en place un live chat est pour lui important pour créer un lien plus fort avec le futur client.  Si, au moment de passer à l’achat, l’utilisateur éprouve le moindre problème technique, le fait de pouvoir à ce moment-là contacter un support réactif par chat va convertir cet utilisateur en client.  

De la même manière, il suggère d’envoyer un courriel à l’acheteur après 3 jours pour lui demander si tout va bien, s’il a réussi à installer le plugin, à le configurer, si tout est OK de son côté.

Et, un second courriel après 30 jours car on peut considérer, selon lui, qu’après 30 jours d’utilisation, l’utilisateur a pu faire le tour des options du logiciel, de se l’approprier et, point bénéfique, de pouvoir le cas échéant remonter des idées d’amélioration à l’équipe de développeur.

Pour Jonathan, il y a aussi certaines dates à ne pas rater pour proposer des réductions qui devraient, idéalement, se situer entre 25 et 35% du prix de vente : la date anniversaire du plugin, Halloween et le Black Friday.

Je vous invite à prendre connaissance de sa présentation, elle est accessible online, lien au bas de cet article.

« Favoriser l’industrialisation de ses développements WordPress grâce à la Programmation Orientée Objet » de Thomas Deneulin

Il s’agissait d’une conférence purement développeur php et dont l’objectif était d’expliquer les bienfaits de la programmation orientée objet càd d’écrire des « petits » morceaux de code totalement autonome, dédié à une et une seule tâche (« faire du café » ou « faire du thé » mais pas les deux) et encapsulable dans un ensemble plus grand (« une machine qui remplit une tasse »).   

L’industrialisation, pour Thomas, passe par la technique dite SOLID (S : un objet = une seule et unique mission, O : on n’y touche pas quand il fonctionne comme attendu, L : si on améliore son fonctionnement, on n’en change pas tout la logique, I : son appel est conventionné et strictement documenté, D : lors de son appel, le code appelant lui fournit tout ce qu’il faut pour le faire fonctionner).

Autrement dit : chaque bloc est totalement indépendant les uns des autres et réutilisables à l’infini.

« HTTP/2, quelles implications pour mon site WordPress ? » de Laurent Vergnaud

Conférence technique sur les intérêts d’utiliser HTTP/2 sur son site (HTTP/2 est actif dès lors que le site est en https).   

En quelques mots : le standard HTTP/1 télécharge chaque ressources (images, fontes, css, …) les uns après les autres, en séquentiels.   Il y a donc un embouteillage lors du téléchargement mais aussi de multiples connexions alors que HTTP/2 permet de s’identifier moins puisque plusieurs ressources peuvent être téléchargées en une seule fois, optimisation de ce fait la bande passante et accélérant l’affichage du site.

« Comment l’API Rest WP va changer notre avenir » de Maxime Bernard-Jacquet

L’idée : que chaque fonctionnalité du CMS puisse être appelable par des requêtes du type POST, GET ou DELETE p.ex. pour une requête du type http://lesite/article/1.   Avec un GET, on visualise l’article numéro 1, avec requête de type post, on le mettrait à jour et avec DELETE on le supprimerait.  L’idée est donc de formaliser toutes les requêtes vers le CMS et d’utiliser les méthodes HTTP pour définir le type d’action à effectuer.   Ensuite, puisque toutes les URLs sont clairement structurées et documentées, on peut faire appel à ces dernières depuis n’importe quel type d’application : un frontend écrit en php, en javascript, sur des tablettes, langage propriétaire, … il suffit qu’on puisse effectuer des appels HTTP.  On pourrait même, pourquoi pas, imaginer un frontend en Microsoft Excel p.ex. pour retrouver la liste des derniers articles publiés.   Why not ?

L’idée est aussi de pouvoir au sein d’un site fait avec un CMS XYZ de faire des appels en API Rest à un WP (ou autre application supportant ce type d’appel).

C’est clairement une solution d’avenir pour le futur du web.

« Comment fonctionnent le projet et la communauté open source Drupal ? » de Léon Cros

Une conférence Drupal à un WordCamp ?  Ben oui !  Et c’est une jolie ouverture.

Léon Cros est le président de Drupal France et il est venu expliquer comment fonctionne la communauté Drupal.

« WP & GIT : déployer un projet sur plusieurs environnements » de Maxime Culea

Utiliser GIT pour y stocker un site web et le déployer sur un site web, c’est une des idées proposées par Maxime qui y trouve différents avantages : simplicité de l’installation (deux lignes de commandes GIT), remonter un site rapidement en cas de hack, suivi des versions (« mais qui donc a cassé le template ? »), …

« Petit guide de performance web typographique » de Damien Senger

Damien est un fou de typographie et il semble voir ce que le commun des mortels ne réalise même pas.   « Mes yeux saignent lorsque je vois cette page » alors que Damien affiche deux pages côte à côte et, pour l’ignare que je suis, « euh ? C’est quoi la différence ? ».

Damien expliquait comment le choix de la typographie est important pour l’image du média et comment ce choix impacte le rendu à l’écran (sur tous les écrans).  

Alors que l’affichage des fontes web se fait très rapidement sur les appareils lourds, il faut veiller à ce que l’info s’affiche très rapidement lorsqu’on surfe avec une bande passante médiocre d’où l’intérêt de prévoir des fallbacks pour les fontes càd, le plus vite possible afficher l’information dans une fonte native avant d’en affiner la présentation après avoir réussi à télécharger la fonte finale.

« Automated testing of WordPress projects » d’Eugene Manuilov

Eugène est un développeur qui est venu d’Ukraine pour montrer comment utiliser phpUnit pour tester un scénario et le valider.   L’exemple qu’il a proposé a été de simuler l’achat de vêtements sur un site d’eCommerce, de compléter (automatiquement) le formulaire (nom, prénom, …) puis de simuler un clic sur le bouton Paypal, de valider l’achat sur le site tiers, de revenir etc.

Pour cela, Eugène écrit un script avec des notions telles que « OnPage(xxxx) do that », « CheckIfTextAppear() », … et un message d’erreur à chacune de ces étapes de telle manière qu’il est possible de vérifier, lors du déroulement du script, où cela a bloqué.

« Valoriser la maintenance de votre parc de sites WordPress » de Jean-Baptiste Audras

Faire sa conférence en chaussettes, c’est possible ?  Oui, Jean-Baptise n’hésite pas à le faire.

Très chouette conférence pour terminer les deux jours où le conférencier explique de long en large ce que recouvre le mot maintenance, les nuances entre préventif, correctif et évolutif et tout l’intérêt d’en parler avec le client dès les premiers contacts.

S’en inspirer ?

WordCamp 2016 Paris - Les organisateursJe mentionnerais quatre choses :

  1. Des organisateurs sont présents durant les conférences pour présenter l’orateur, la conf. qui est sur le point d’être donnée, gérer le temps de parole et jouer les facilitateurs pour la session de questions/réponses
  2. Des sessions longues (une heure) et rapide (une demi-heure).  En une demi-heure, c’est très rapide bien sûr mais suffisant pour permettre de découvrir une technologie, de donner l’envie de tester en rentrant à la maison.
  3. La « Professional room » qui permet de construire des relations entre professionnels ou conférencier-participants.   L’intérêt étant pour le participant de savoir qu’il pourra trouver là-bas telle ou telle personne.
  4. Lors de la clôture, mettre à l’honneur toutes les personnes qui ont pris part à l’organisation parce que c’est un boulot de malade, mettre à l’honneur les groupes locaux qui œuvrent à la promotion du CMS, mettre à l’honneur toutes les personnes qui donnent de leur temps et remercier chaleureusement les participants et prendre rendez-vous pour l’année prochaine.

Et une cinquième : l’importance pour les « anciens » d’aller à la rencontre du petit nouveau, ce gars-là qui semble seul, qui aimerait à ce que quelqu’un le prenne sous son aile et l’introduise dans la grande famille.   Je pense que les membres du CA de l’AFUJ et les modérateurs du forum ont toutes les cartes en main pour cela, il faudrait juste peut-être les rendre plus visibles. 

« Bonjour, je suis cavo789, modérateur sur le forum, peut-être avons-nous déjà discuté ensemble.  Si je peux faire quelque chose pour toi, n’hésite pas, ce serait un plaisir pour moi de te rencontrer »

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Site du JoomlaDay France 2016 : https://www.joomladay.fr/

Site du WordCamp Paris 2016 : https://2016.paris.wordcamp.org/

Slides :

WordCamp 2016 Paris

Crédit photo : Olivier Gobet gd6d.fr.